En 2002, trois grandes figures du cinéma – Renée Zellweger, Catherine Zeta-Jones et Richard Gere – se partagent l’affiche du premier film musical de Rob Marshall, Chicago. Si nous remontons à son origine, il y a d’abord eu une pièce du même nom de Maurine Dallas Watkins en 1926, puis un film muet de Cecil Blount DeMille en 1927 ; vient ensuite un musical de John Kander, Fred Ebb et Bob Fosse en 1975 et enfin un revival en 1996. Mensonges, manipulation et sexe sont au cœur de ce musical : Roxie Hart et Velma Kelly sont incarcérées au Cook County Jail, la prison pour femmes de Chicago, où elles attendent leur procès. Accusées de meurtre, elles sont défendues par Billy Flynn, un avocat perfide dont l’unique but est de remporter une victoire.
Voici résumée l’intrigue d’un musical qui a reçu, à ce jour, six Tony Awards, deux Olivier Awards, un Grammy® et de nombreuses ovations. Corrélativement, il est traduit dans de nombreuses langues, dont en français québécois par l’auteur-compositeur-...
]]>Il est bien connu que le Canada est un pays officiellement bilingue, dont les deux langues sont le français et l’anglais. Toutefois, ce bilinguisme concerne essentiellement les institutions fédérales ; les dix provinces et trois territoires qui composent le pays ont chacun leur propre régime linguistique. De plus, sous la dualité linguistique français-anglais se cache une diversité linguistique complexe, qui englobe des dizaines de langues autochtones et des centaines de langues issues de l’immigration. Lorsqu’il est question de tourisme et de langues, on pense généralement au tourisme international et aux langues parlées par ceux et celles qui s’y adonnent. Il importe toutefois de tenir également compte des caractéristiques linguistiques de la population nationale puisque, dans les faits, le tourisme interne constitue la plus grande part du tourisme, que ce soit au Canada (Statistique Canada, 2023) ou ailleurs dans le monde. Seuls quelques pays à faible population font figure d’exc...
]]>Les musées, joyaux patrimoniaux, font partie des principaux sites d’attraction des touristes. À Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, le Louvre Abu Dhabi, premier musée universel du monde arabe, constitue un pont entre l’Orient et l’Occident ainsi qu’un lieu de rencontres pour des publics variés. Depuis cinq ans, il joue un rôle essentiel pour attirer les visiteurs et visiteuses et pour valoriser la scène culturelle de la ville. Avec son slogan « Passeur de cultures, conteur d’histoires », c’est par le moyen de la traduction, incontournable, que l’institution s’adresse à son public.
Dans ce contexte, l’inclusion sociale est d’une importance particulière : elle génère un sentiment d’appartenance chez les personnes accueillies, favorise leur fidélisation et, en attirant un public varié, renforce la valeur économique de l’institution. Comprendre les besoins, les attentes et les sensibilités des visiteurs étrangers et locaux devient, en ce sens, une question essentielle.
Comment le Louvre A...
]]>La traduction n’est pas un long fleuve tranquille ! C’est la réflexion que l’on se fait en refermant Dancing on ropes. Translators and the Balance of History d’Anna Aslayan, ouvrage qui revient sur les vicissitudes subies par les traducteurs et interprètes au cours de l’histoire. Seconde Guerre mondiale, guerre froide, Empire ottoman, affaires royales… Rien n’a été épargné à nos alter ego du passé.
Le livre s’ouvre sur la déclaration de Postdam, ultimatum adressé au Japon par les États-Unis, l’Angleterre et la Chine demandant la reddition sans condition de l’Empire nippon. Ici, l’histoire a été influencée par l’interprétation du terme mokusatsu, qui peut avoir deux significations. Si l’intention des Japonais était de répondre « sans commentaires », c’est l’autre sens de ce mot (tuer en silence, ignorer avec mépris) qui a été choisi pour la traduction et largement repris par la presse, précipitant la décision du gouvernement américain de bombarder Hiroshima et Nagasaki.
Cet ouvrage, coordonné par Miguel Ángel Candel Mora et publié en mai 2021 aux éditions Tirant Humanidades, est le troisième volume de la collection « Tecnología, traducción y cultura ».
Il réunit les travaux de onze auteurs : Eugenia Babiloni Griñón, Diana M. González Pastor, Miguel Ángel Candel Mora, Lourdes Canós Darós, Josefa Contreras Fernández, Rosa Currás Móstoles, Ester Guijarro Tarradellas, Mercedes López Santiago, Oksana Polyakova, Alicia Ricart Vayá et Cristina Santandreu Mascarell.
Son objectif est de présenter le profil du traducteur professionnel et son travail de médiateur linguistique dans le secteur du tourisme, mais aussi la nécessité pour lui de sans cesse appréhender les nouveaux modèles de tourisme et le vocabulaire spécialisé qui en découle. Pour ce faire, l’ouvrage s’appuie sur des rapports de l’industrie du tourisme, des guides touristiques, la littérature de voyage, la culture populaire et la création de dictionnaires.
L’ouvrage, en espagnol, compte 124 pages et...
]]>Avant de se détendre à la plage, à la montagne ou ailleurs, il faut bien se rendre sur les lieux. Le réseau routier ayant ses limites, des bouchons se forment ; en particulier quand les juillettistes croisent les aoûtiennes et aoûtiens. Le mot « touriste » devient une insulte, alors que nous faisons partie de la même horde. Oui, les touristes se déplacent en horde, en groupe ou en grappe, plus rarement en car. Le sentiment d’appartenance à la masse nous procure certainement l’impunité et la désinhibition nécessaires pour lâcher des insultes au volant.
À défaut d’excursions, la connotation péjorative fait quelques incursions dans le milieu professionnel soupçonné d’exercer en dilettante : « Hors de question de travailler avec ces touristes ! »
En effet, la frontière est mince entre le travail nomade et les travacances, ou tracances, qui, selon Termium, désigne une activité mêlant travail et vacances – ou au moins dépaysement – en un joli mot-valise.
Pratique, la valise ! On peut mettre ...
]]>En traduction, le terme révision désigne la vérification par une seconde personne d’une production établie par un humain. Cette activité revêt une grande importance. Elle est d’abord prépondérante pour le produit final en ceci qu’elle constitue souvent la dernière occasion de repérer des erreurs ou d’améliorer la qualité d’un texte. En même temps, elle n’est pas une garantie de qualité, la recherche ayant par exemple mis en évidence que les réviseuses et réviseurs passent à côté de nombreux problèmes (Daems et Macken, 2021 ; Künzli, 2006, 2007 ; Nitzke et Gros, 2021 ; Robert, 2012 ; Schaeffer et al. 2019 ; van Rensburg, 2017). Parfois, la traduction révisée est même moins bonne que la version initiale (Künzli, 2006, 2007 ; van Rensburg, 2017). La révision occupe par ailleurs une part non négligeable du quotidien des traductrices et traducteurs, car les textes contrôlés sont nombreux.
Si la révision est largement pratiquée, elle reste assez peu étudiée malgré son essor récent. De ce ...
]]>Dans cet article, nous effectuons une analyse trilingue dans laquelle nous comparons les résultats obtenus avec les deux traducteurs automatiques les plus utilisés actuellement, Google Translate et DeepL. Nous nous intéressons à la traduction des culturèmes et, plus précisément, des toponymes présents dans une brochure touristique numérique publiée par Turespaña, l’organisme national chargé de promouvoir l’Espagne comme destination touristique sur le plan international. La présente étude constitue une approche des défis que la traduction de textes touristiques peut poser à la fois aux systèmes de traduction automatique et aux professionnels de la traduction (représentés ici par une agence de traduction). D’une part, nous souhaitons savoir dans quelle mesure ces traducteurs automatiques peuvent rendre une traduction correcte des noms de lieu qui figurent dans la brochure sans intervention humaine (par le biais d’une révision ou d’une post-édition) ; d’autre part, nous vou...
]]>Le 27 juin 2023, les Dernières nouvelles d’Alsace publient un article intitulé : « Le parc national de la Forêt-Noire se met au français ». Il s’agit d’une semaine d’animations proposées en français, du 8 au 16 juillet 2023, pour attirer le public transfrontalier, notamment à l’occasion des 60 ans du traité de l’Élysée.
La Nationalparkregion Schwarzwald [région du parc national de la Forêt-Noire] regroupe 27 communes réparties sur plusieurs vallées du massif de la Forêt-Noire, dans et autour du parc national du même nom. Malgré sa proximité avec la France, il s’avère que le public français ne le fréquente guère. C’est peut-être parce que l’offre touristique en français reste limitée – alors même que l’on parle de moins en moins allemand côté alsacien. Afin de surmonter cet obstacle, cet organisme, qui gère la communication touristique de ses communes membres, a donc souhaité regrouper dans un livret les diverses visites et manifestations proposées en français.
L’initiative est née da...
]]>Dans un article étayé, Marc Pomerleau étudiera les langues du tourisme au Canada, en mettant en relation les langues parlées par les touristes de toutes origines avec l’offre linguistique des sites touristiques officiels du pays.
L’initiative favorisant le tourisme transfrontalier dans la région du parc national de la Forêt-Noire (Nationalparkregion Schwarzwald) nous sera relatée par Marie-Céline Georg. La responsable de ce projet s’est chargée de collecter et de traduire des informations touristiques de toutes natures afin d’élaborer une brochure intitulée : Échappées loisirs & plaisirs – exclusivement en français. Suffisamment alléchant pour passer la frontière ?
Nahiba Maktabi nous expliquera ensuite à quel point la traduction est essentielle pour le rayonnement d’un grand musée en général et pour celui du Louvre Abu D...
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